[Xbox 360] Darksiders
Nous connaissons tous les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse sans réellement savoir qui ils sont. Répondant aux doux noms de Conquérant (cheval blanc), Guerre (cheval rouge sang), Famine (cheval noir) et Mort (cheval pâle ou vert pour les Grecs, c’est-à-dire de la couleur qui représente la mort, la décomposition), ils correspondent aux Fléaux que Dieu fera tomber sur Terre lors de l’Apocalypse, précédant la bataille d’Armageddon, opposant les Cieux et les Enfers. Chaque cavalier porte des accessoires les caractérisant: Conquérant porte une couronne et un arc, Guerre a une épée, Famine une balance (représentant l’inflation des prix), et Mort est représenté avec un trident, une faux ou rien (à ne pas confondre avec la Grande Faucheuse, l’Ange de la Mort, qui est un ange répondant au nom d’Azraël). C’est dans ce contexte on ne peut plus joyeux que s’inscrit Darksiders, nouvelle franchise du jeu vidéo et grosse surprise de ce début d’année. Joe Madureira, dessinateur mondialement reconnu, ayant travaillé pour Marvel puis lancé son propre comics, Battle Chasers, est le co-fondateur de Vigil Games et à beaucoup contribuer à l’univers de Darksiders, en travaillant dessus notamment en tant que character designer. Ce travail est-il satisfaisant? L’Apocalypse sera sanglante ou ne sera pas.
His Name Is War
Les Cieux et les Enfers se livraient une guerre sans pitié depuis la nuit des temps, jusqu'à ce que soit fondé le Grand Conseil, une entité supérieure chargée de réguler le conflit. Sa première grande avancée fut une trève entre le Grand En-Dessous et son antagoniste bienfaiteur. Puis arrivèrent les humains, race faible, fragile mais rusé, qui fut également concernée par le traité de paix, stipulant que la guerre reprendrait lorsque l'humanité serait assez forte pour être une faction tenir le choc dans ce grand combat. Cette trève était symbolisé par les Sept Sceaux de Dieu, qui devraient être détruit le jour de l'Apocalypse pour libérer les puissances de chaque entité sur Terre, théâtre de la plus grande guerre de tous les temps. Mais malheureusement, tout ne se passa pas comme prévu au pays des gens tout nus avec des ailes et des bouclettes blondes, et c'est ainsi que six des sept sceaux furent brisés, menant l'humanité à sa destruction pure et simple. Mais, dans le feu de l'action, arriva sur Terre le plus redouté de tous les Cavaliers de l'Apocalypse: Guerre, l'incarnation même de la puissance brute, capable de faire trembler n'importe quelle créature. Détruisant anges et démons se mettant sur son chemin, il rencontre, sur Terre, Abaddon, chef suprême des armées célestes. Mais ce dernier, avant de pouvoir expliquer à notre ami escrimeur pourquoi un tel pandémonium, fut broyé par la gigantesque main de Straga, le plus puissant des Gardiens des Enfers. Après un combat épique entre Straga et Guerre, qui se solde par la "mort" du Cavalier, ce dernier se retrouve face au Conseil. Il est accusé d'avoir déclenché l'Apocalypse et d'avoir aidé les puissances infernales, qui furent victorieuses lors d'Armageddon. Malgré sa tentative d'explication et le fait qu'il ait réellement entendu l'appel, le Conseil argumente par l'absence de ses trois frères lors de l'attaque. Ainsi, Guerre leur propose un marché: le renvoyer sur Terre pour découvrir la vérité et laver son honneur bafoué, ou bien mourir sur place et donc faire la volonté du Conseil. Le Conseil le lie à une créature nommé le Guetteur, créature malveillante enfermée dans son gant gauche, capable de tuer le Cavalier et chargée de veiller à ce qu'il reste aussi loyal qu'un chien de garde. C'est ainsi que l'invincible Guerre, seul et affaibli, retourne sur les ruines désolées d'une Terre dévastée par l'Apocalypse, qui eut lieu un siècle avant son grand come back. Libérant Samaël, démon anciennement aussi puissant qu'un Dieu qui fut expulsé des Enfers par le Destructeur (le grand maître des Enfers), ce dernier vous réclame les coeur de quatre des Cinq Gardiens du Destructeur afin de récupérer sa toute puissance et de vous ouvrir la voie jusqu'au Mal incarné.
Hated By Hell, Hunted By Heaven, Driven By Vengeance
C'est ainsi que débute la quête de vengeance du bien-nommé Guerre. Les Gardiens dont l'on doit arracher le coeur sont au nombre de quatre, le cinquième étant Straga, l'ultime rempart entre le Destructeur et Guerre. Ainsi, il faudra appliquer une sanglante cardioectomie sur Tiamat, alias la Reine Chiroptée (une sorte de chauve-souris géante), sur la Mantoptée (une mante religieuse géante), sur le Stygian (un ver des sables géant), et enfin sur Silitha la Reine Arachnée (comme son nom l'indique, une araignée monstrueusement shooté aux hormones de croissance). Vous l'aurez certainement compris, notre ami Guerre va avoir chaud aux miches plus d'une fois. Seul contre tous, il dispose d'un arsenal assez conséquent. Tout d'abord, sa fameuse épée, l'Absorbeur de Chaos, disponible dès le début du jeu (Guerre commence effectivement, comme le dit le proverbe, avec sa bite et son couteau, bien qu'il soit rare de couper du saucisson avec une épée gigantesque qui doit peser autant qu'un Hummer blindé), puis viendra ensuite la Faux de son frère le Cavalier Mort, achetable chez Vulgrim (démon banni des Enfers et faisant ici office de marchant), et le Gantelet Secousse, sorte de gros gant de combat qui ferait pleurer Mike Tyson comme une fillette, et qui permet également d'éclater certains blocs de cristal. Ces armes seront vos meilleures amies lors des phases de combat, customisables via des compétences à associer, mais ce n'est pas tout! Nous devons prendre en compte les gadgets, qui peuvent aussi s'utiliser, pour la plupart, en combat. Ainsi voilà la Lame Boomerang, sorte de shuriken géant permettant, d'une part, d'activer certains mécanismes, mais également à déchiqueter vos ennemis à distance, et même d'en frapper plusieurs à la suite sans reprendre la lame dans vos mimines de bourrin. Nous disposons également du gros flingue de votre frère Conquérant (Madureira le représente avec deux pistolets plutôt qu'un arc), répondant au délicat nom de Pitié, seule arme à portée utilisable à cheval. Puis vient la Chaîne Abyssale, permettant de grappiner pour atteindre certains coins de la carte, mais aussi d'apporter des ennemis vers vous s'ils sont légers, sinon de vous approcher très rapidement de ceux qui sont trop lourds. Ensuite, le Téléporteur permet, comme son nom l'indique, de se téléporter d'un "Couloir du Néant" à un autre (et oui, ce serait trop facile s'il était utilisable n'importe où!), et enfin le Masque des Ombres, obtenu en fin de jeu, permet de révéler ce que seul les démons peuvent voir. Et n'oublions pas qu'un Cavalier de l'Apocalypse sans cheval, c'est comme un Freddy Mercury sans moustache, ou comme un Américain sans Mac Donald's. C'est ainsi qu'il vous deviendra possible, vers le milieu de l'aventure, d'invoquer Ruine, un cheval noir à la crinière et aux sabots de feu, inspirant crainte et terreur à toute créature de notre monde, incarnant la puissance et la vitesse elles-mêmes. Bon, c'est bien beau d'être armé comme un Texan, d'être la personnification de la guerre et d'avoir devant soit tout un joli petit buffet de démons et d'anges à découper, mais qu'est-ce que ça donne, un Cavalier de l'Apocalypse qui fonce dans le tas?
There Are Things That Even You Should Fear, Horseman
Ca donne un jeu monstrueusement orgasmique! Mais attention, si Darksiders puise beaucoup dans la série God Of War ou Devil May Cry, il ne s'agit pas d'un Beat'em all, mais bel et bien d'un jeu d'action/ aventure dans un environnement ouvert s'inspirant également beaucoup de Zelda. Ainsi, bien évidemment il y aura phases de combat à foison, et certaines créatures se montreront très rudes avec notre ami champion de cassage de dents. Si certaines créatures, comme les chauve-souris, les insectes volants ou les morts-vivants (pâles vestiges de l'ère des Hommes), peuvent subir un Finish Move sanglant directement, d'autres se montreront bien plus coriaces. Si les guerriers démons et les squelettes se montrent, en somme, assez faciles à vaincre, ce n'est pas le cas des plus grosses créatures, qui ne vacillent pas à tous vos coups d'épées et qui ont une fâcheuse tendance à être longues à vaincre et à vous coller des baffes à vous en faire faire trois tours dans votre slip sans toucher l'élastique. Certaines phases de combat en deviennent dures à gérer, et les attaques Courroux (très puissantes mais qui puisent dans vos réserves de Courroux, l'équivalent du mana dans d'autres jeux) ou la forme chaos (qui vous change en démon gigantesque, invulnérable et à la force colossale pendant un temps limité) deviendront aussi précieuses pour vous que votre compagne ou bien, le cas échéant, que votre main droite. Mais si poutrage massif de démons puants (et, en de rares occasions, d'anges) il y a, il vous faudra également faire fonctionner vos méninges sur de délicates énigmes, et certaines vous donneront du fil à retordre! J'ai personnellement passé presque une heure sur une énigme avant de me résoudre à chercher la solution sur le net, tout cela me provoquant d'infâmes névralgies. C'est ça, quand on n'a pas l'habitude d'utiliser sa tête autrement qu'en la jetant sur un buzz à s'en faire un joli n'oeuf sur le front… Mais que dire des boss? Gigantesques, surpuissants, magnifiques dans leur cruauté, les Gardiens et certains de leurs sbires les plus zélés (par exemple le Geôlier, tas de viande monstrueux frappant à l'aide d'une cage, ou encore l'araignée recouverte de cristal) vous rendront incontinents si vous ne restez pas maître de votre propre vessie (dixit. un certain Sheldon Cooper). Si vous ne pouvez rivaliser de puissance avec eux, vous avez la chance d'avoir un cerveau plus gros qu'un caca de chèvre. C'est ainsi que les boss du jeu représenteront un challenge incroyable tant que vous ne trouvez pas la méthode pour les vaincre. Mais une fois la méthode trouvée, le défi se change en jeu d'enfant, et vous ne ferez qu'une bouchée des titans qui croiseront votre route, l'ultime ennemi compris. Et si vous n'êtes pas du genre confiant, n'ayez crainte, car vous pouvez toujours revenir en arrière, refaire des zones de la carte (très grande) pour dézinguer des démons, récolter de nouvelles âmes servant ici de monnaie pour acheter de nouvelles techniques ou des objets ou simplement pour vous balader dans un monde ravagé, le genre de Road Trip qui laisse sûrement des souvenirs impérissables, une ribambelle de cicatrices et de poils du cul grillés.
The Horseman Will Ride Again
Et d'un point de vue plus technique alors? C'est là que le travail de Madureira prend toute son ampleur. Les personnages ont un design incroyable, du simple monstre au boss, tous sont très bien travaillés et très détaillés. Si les graphismes pourraient être un peu plus fin, le design nous laisse véritablement bouche bée devant la plupart des personnages. Palme d'Or décernée à Guerre, le personnage principal, mais aussi à Samaël, à Azraël l'Ange de la Mort ou encore à Ulthane le Marteau Noir, personnage particulièrement imposant de par son incroyable carrure (il a des mains gigantesques!), et chacun des Gardiens ainsi que le Destructeur lui-même méritent également une belle médaille! Pour ce qui est de l'univers, on passera par des jungles luxuriantes à un vieil égout sans que les transitions se montrent hasardeuses ou dérangeantes. Certains diront que certains environnements peuvent être un peu vides, et je répondrais par un "normal que le Pays des Cendres soit désertique, puisque c'est un désert". Le mélange entre les ruines de notre monde moderne, le regain de droit de la Nature sur ces vestiges, les ravages causés par les démons et l'ambiance gothique de certains lieux (la Cathédrale Obscure et le Trône Noir en sont les plus beaux exemples) est une vraie réussite. On en prend plein les pupilles du début à la fin tant les environnements sont travaillés et détaillés. Pour ce qui est de la prise en main, et bien on peut facilement dire que ce jeu est doté d'une très bonne maniabilité: les enchaînements lors des combats se font naturellement, tout comme l'emploi des gadgets! Et enfin, la durée de vie est très correcte pour un jeu de ce genre: environ 15 à 20h de jeu en mode facile (qui ne s'avère pas si facile que ça!) et sûrement entre 30 et 40 en mode apocalyptique! Un excellent character design, un très bon land design, un excellent gameplay, une bonne durée de vie, que demander de plus?
Finally?
Finally, il n'y a rien de plus à demander. Darksiders représente, pour moi, une franche réussite. Un jeu très plaisant, mêlant habilement burnage monumental et réflexion, exploitant un univers finalement merveilleusement profond et intéressant, un design à couper le souffle, un gameplay bien conçu, la nouvelle franchise promet de grands moments dans l'avenir. Si vous avez 70€ qui traînent, jetez-vous sur ce petit bébé les yeux fermés! Y a pas à dire, l'année 2010 commence bien dans l'univers vidéoludique, et je m'en bouffe les couilles d'attendre le deuxième volet!
Darksiders : Wrath of War – Official E3 CG Trailer
Darksiders: Wrath of War Story Trailer HD Multi 1:22 of cine
Darksiders Exclusive Hero Trailer