Vox On The Rock

Cela faisait un certain temps que je n’avais pas ramené mon velu postérieur à un concert. En vérité, depuis le concert des Morts Subites, début Novembre. Et, tel un Obélix en manque de Romains à cogner, tel un employé de la SNCF qui ne fait pas grève, tel un prêtre catholique sans enfants à « confesser » (nous pouvons supprimer la syllabe « con » de ce mot sans scrupule), je ressentais un vide, un manque. Puis, en pleine déprime léthargique, l’annonce de cette soirée du 12 Décembre est venue comme une prophétie annonçant le retour de Jésus. Mais un Jésus avec 40kg de plus, une grosse voix caverneuse, une Gibson Les Paul de 16kg autour du cou et une furieuse envie d’envoyer du bon gros métal dans la rondelle à toute la population Varoise. Je reprend donc espoir, me préparant à, enfin, reprendre une bonne raclée musicale! C’est donc accompagné de l’ami Flavien que nous nous engageons sur la route du Vox (ancien Salon du Nil), les tripes déjà grondantes et le trou du cul en chou fleur, prêts à recevoir une bonne correction qui ferait bouillonner d’envie les plus grands masochistes de la Terre!

Note de Bob :
Merci à Mathieu Puiserver pour les photos de P-Troll et Lost Roadies !
Merci également à Cedrick Mauranges @ StageSniper pour les photos de Lost Roadies et Oil Carter.
Et non, il n’y aura pas de photos de Black Fly.

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Welcome To Hell

Il est environ 20h45 quand nous arrivons devant le Vox, les yeux pétillants d'avance comme un gamin le soir de Noël. Impatients d'en découdre (et de s'abriter du froid et d'une fine pluie naissante), nous attendons, la rage au ventre, que les portes s'ouvrent. Nous croisons l'ami Momo ,batteur d'eOn et photographe de son Etat, déchiré par je ne sais quelle substance, illicite ou non, puis, après avoir déboursé 7€ pour l'entrée et une conso et avoir reçu un joli petit tampon en forme de fleur sur le poignée, nous entrons (oui, c'est très viril, une fleur sur le poignet). Premier réflexe une fois à l'intérieur, regarder le matos qui trône sur scène. Bilan de ce premier coup d'oeil: on va vraiment en prendre plein la gueule. Puis, second réflexe, se jeter sur le barman et se délecter d'une (au moins pour commencer) bonne binouse des familles. Puis, après un peu d'attente, le premier des quatre groupes à jouer entre en scène: Black Fly.

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Black Fly

C'est donc parti pour une soirée Rock n'Roll! Cette formation récente qu'est Black Fly nous sert donc d'apéritif à ce qui s'annonce comme une bonne grosse claque dans la gueule. Mais, face aux géants locaux pour lesquels nous sommes venus, il faut avouer que Black Fly nous laissa un peu sur notre faim. Si les riffs étaient, dans l'ensemble, plutôt bien foutus, c'est avant tout le chant qui nous a refroidi. On aurait dit le type de Rage Against The Machine, en moins bon. Bref, un apéro un peu salé, comme si on avait coupé une bonne bière avec de l'eau: du potentiel, des idées, mais qui nous ont semblé un peu gâchées, du moins pour nous autres métalleux, fiers ringards devant l'éternel (ça devait être génial, les années 80…). Black Fly aurait peut-être plus sa place aux côtés de groupes plus "modernes" qu'en première partie de formations qui ne jurent que par le gros son et la beuglante graisseuse. On prendra évidemment leur défense en disant qu'il n'est pas toujours facile de jouer devant un public un peu froid, en première partie de groupes locaux très populaires, pour des gens qui ne sont pas dans le même délire musical. En bref, un groupe qui ne correspondait pas véritablement, du moins de mon point de vue, à l'esprit de la soirée. Mais attention, c'était quand même pas mal, et bien plus agréable que Brasero en première partie de Motörhead, qui remporte la palme d'or du "je suis pas là où j'devrais être, mais j'y suis quand même". Après la prestation du "Vol Noir", c'est au tour d'un des groupes pour lesquels je suis venu de faire résonner les guitares. Un des piliers de la scène locale. Un géant. Ou plus exactement, une bande de trolls!

P-Troll

Je n'avais jamais vu jouer ce groupe, dont je suis pourtant fan, jusqu'à ce soir béni par les Dieux du Rock. Je me passe en boucle leur album, Butcher Twister, dans la salle de bain, prenant ma bite pour un micro, voire une guitare, voire les deux (conseil: ne tentez pas d'utiliser un médiator si vous ne voulez pas vous retrouver avec le sus-mentionné organe complètement pelé, à la manière d'un mât de bâteau dont la voile s'est déchirée et balotte au gré des vents), et de m'exciter, à poil sous l'eau chaude, manquant de peu et à de multiples occasions de me croûter comme un con à cause de ce putain de sol glissant (note pour la prochaine fois: foutre de l'anti-dérapant par terre ou prendre sa douche avec des bottes). Nous voyons les silhouettes des trolls sortir de l'ombre: Seb à la guitare, Pascal, le grand patron du Steel Music de La Farlède à la basse, Eric à la batterie, et l'immense Tonio au chant. Quelques grondements de guitare, et hop hop hop, plus vite qu'un pet s'envole dans un typhon, plus vite qu'un chinois emporté par un tsunami, le show déboule! Une pêche incroyable se dégage du groupe, et je ne peux plus m'empêcher de me secouer la tronche comme quelqu'un victime d'une rupture d'anévrisme au rythme des morceaux, tous bourrés de cette énergie phénoménale. C'est bon, je craque, voilà que moi, grand stoïque devant l'éternel, me met même à beugler sur les refrains. Que m'arrive-t-il? Serais-je en train de perdre le contrôle? Vais-je avoir un orgasme? Mon caleçon n'est malheureusement plus là pour en témoigner, puisqu'il périt sous les flots, à l'instar d'une certaine poupée gonflable que vous connaissez tous (Rust In Peace, Cassandra), mais je peux vous dire que j'en ai encore les valseuses irritées. A certains moments, j'ai presque eu l'impression de revivre le concert de Motörhead de cet été, pour vous dire à quel point j'ai été conquis! Je ne regretterai qu'une seule et unique chose: ils n'ont pas joué "We Sweat Cum", ma chanson préférée, mais si ce sont les fans qui doivent pondre les sets, on s'en sort plus! Encore merci aux Trolls, c'était un grand moment de Rock n'Troll!

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Lost Roadies

Dur dur de tenir la route derrière les gargantuesques Trolls Varois. Et c'est au groupe Lost Roadies de passer à la cass'rolle. J'avais déjà entendu parlé de ce groupe, et en bien. S'il ne s'agit ni de Métal ni de Hard Rock, il s'agissait en tout cas d'un groupe agréable. S'ils ne m'ont pas non plus décollé le papier peint et fait monter la testostérone en flèche, j'ai quand même passé un agréable moment à les écouter. J'ai été particulièrement surpris par le chanteur du groupe, qui dispose d'une voix très grave et qu'il manie comme un bretteur émérite manie le sabre. Le tout donnait un rock énervé assez aérien, le chant ajoutant une petite touche roots à l'ensemble. Je ne vais pas non plus m'étendre sur ce groupe, que j'ai trouvé bon, sans non plus que cela ne me procure mes célèbres orgies internes, mais que je conseille à ceux d'entre vous qui aime le Rock "agressif mais pas trop"! N'hésitez pas à aller jeter une oreille, ça mange pas d'pain! Mais il est maintenant tant de passer au clou du spectacle, à la cerise sur le Mac Do. Vous savez déjà probablement compris de qui je parle. Les grands champions Varois. C'est sans surprise que je vous annonce le dernier groupe de la soirée, la tête d'affiche: Oil Carter!

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Oil Carter

Flavien et moi partons vite fumer une clope entre les deux groupes pour ne pas rater une miette du show. Entre temps, le stock de bière avait été vidé (oui, ça boit beaucoup, les rockers), puis rerempli, et ce bon vieux réflexe refit surface: allez, une p'tite pression! Une fois parés pour recevoir une gigantesque campagnarde, nous nous approchons de la scène par le côté (tactique qui permet d'éviter les pogos qui foisonnent juste devant la scène, en plein centre) pour ne rien louper. Les lumières s'éteignent, alors qu'on distingue les silhouettes de nos héros d'un soir se mettre en place. Une musique gronde, celle du film Last Action Hero, puis sans transition, BOUM! Le déluge habituel, du gros riff huileux qui transperce les tympans comme un rhinocéros défleurerait une vierge, l'orgie interne commence, et nom de Dieu elle était vraiment sale celle-là! Mais le Carter avait préparé de petites surprises bien agréables: de nouveaux morceaux! Ce fut un vrai bonheur, quand bien même écouter les chansons de la démo, que je connais sur le bout des doigts, voire de tout ce qui a un bout dans un corps humain (oui, tout!), me provoque déjà des sensations équivalentes à une copulation en chute libre à 10 000 mètres d'altitude avec une bonne douzaine de filles de joie de l'Est fuselés comme des voitures de sport, je vous laisse donc imaginer ce que j'ai vécu à l'écoute des nouveaux morceaux. Si P-Troll est directement responsable du décès de mes sous-vêtements, Oil Carter m'a provoqué une trique étirant ce que je qualifierais de "ma lance spartiate" jusque dans ma chaussure, comprimant mon pied contre le cuir et pourrissant l'intérieur dans un déluge de fluides corporels, si bien que chacun de mes pas étaient ensuite accompagné d'un petit "prrfuit" (comme La Binocle dans les Razmokets). J'ai donc aussi perdu une chaussette dans la bataille, et je fais maintenant du 37 du pied gauche, mais qu'importe, j'ai pris un malin plaisir à en prendre plein la poire! Un grand merci à Oil Carter pour cet ouragan musical!

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After The Storm

La tempête s'achève après The Bitch Along The Highway, chanson éponyme d'Oil Carter. Epuisés, nous décidons de rentrer, après mon bref passage au stand de t-shirts pour acheter celui d'Oil Carter, et afficher un peu plus le fait que je sois un grand fan (dommage, pas assez d'argent pour un t-shirt de P-Troll!). Nous retiendrons de cette soirée que le Rock n'est pas mort, et que c'est grâce à ce genre de soirée que sa flamme continue de brûler hardemment. Des félicitations s'imposent à P-Troll et Oil Carter, qui représentent, pour moi, les deux grands titans de la région Toulonnaise, et qui, je l'espère, un jour pourront répandre le virus du Hard Rock/ Métal sur la Terre entière, tels de grands guerriers menant une croisade contre la merdasse qui compose la musique actuelle. Félicitations aussi au Vox pour l'organisation de cette soirée, ça fait vraiment du bien! Encore merci à tous, j'me suis bien musclé les cervicales, et j'ai encore les fesses toutes bleues!

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