Alice Cooper: Theatre Of Death @ Le Dôme

Les imprévus font partis de notre quotidien, le pimentant (en bien ou en mal) et nous écartant de notre routine sécuritaire l’espace d’un instant. La bagnole qui tousse comme un cancéreux et qui refuse de démarrer, des dettes à rembourser sous peine de voir un gigantesque mexicain moustachu en chemise hawaïenne nous trancher les phalanges une par une avec un vieil opinel rouillé (qui, en plus de faire un mal de chien, vous collera un sale tétanos ou une MST selon les pratiques du susmentionné latino-américain) en nous appelant « gringo », un type ivre mort à qui il faut faire comprendre que non, il n’est pas en train d’uriner sur un arbre mais bien sur votre nouveau pantalon à pinces en soie qui vous a coûté un oeil, avant de recevoir sur la veste de costume assortie une sublime galette aromatisée à tous les alcools de la Terre mélangés au gré d’une soirée bien trop mouvementée, la cruelle absence de papier toilette après avoir désagréablement mesuré les conséquences de l’excès de pruneaux en accompagnement d’un copieux cassoulet, la déstabilisante présence d’un gigantesque phallus dans la culotte de la charmante demoiselle que l’on a passé des heures à draguer en boîte, les exemples ne manquent pas en matière d’imprévus.

Mais bien loin de toutes ces ignominies que nous cherchons à éviter à tout prix, il y a certains imprévus qui peuvent véritablement changer votre vie d'une toute autre manière. C'est ainsi qu'en ce samedi 20 Novembre, jour maudit par Helios et tous ces enculés de dieux influant sur la météo, se posait dans la grande Marseille un titan répondant au célèbre nom d'Alice Cooper. Prévenu Vendredi 19 que, finalement, il m'était possible d'aller jeter une oreille au concert de la légende, j'achète donc ma place la veille (un coup de bol qu'il en restait), bouillonnant tout dedans mon corps tellement que j'étais content. Vous l'aurez donc compris, voici un petit compte-rendu de ce concert que même l'orage semblait attendre !

Note : merci à Chris CAP, batteur d'Heavy Duty pour les photos !

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L'arrivée

C'est ainsi que nous partâmes aux environs des 15h30, direction Massilia. Aux commandes, celle à qui je dois ce concert, Alice (que nous appellerons, pour éviter toute confusion avec le sextagénère, Malice), accompagnée d'une de ses amies: Cécilia. Deux belles brunes avec soi, y a franchement de quoi s'la péter. Si la météo aux environs de Toulon restait assez clémente, c'est la tempête la plus merdique qui nous a accueilli sur place: comme quoi, Alice Cooper pousse le show jusqu'aux cieux ! Nous arrivons à environ 17h sous une pluie qui me donne une énorme envie de pisser. Vous avez déjà essayer de vous soulager dans un buisson sous une pluie diluvienne ? En plus des pompes innondées, c'est le caleçon qui est allé jouer à 20 000 lieux sous les mers (et devinez qui faisait le Nautilus !).

Après un petit repas bien trop cher pour ce qu'il était sous un semblant de toit, nous patientons plus ou moins à l'abri, gelés, mouillés et impatients. Le Dôme ouvre ses portes plus tôt que prévu, pris de pitié par nos mines renfrognées, malades et humides. Nous nous engouffrons dans la masse, tandis qu'une jeune fille déjà ivre morte se vautre lamentablement à côté de moi. Mais pas le temps de s'occuper d'une pochtronne, je suis les deux belles plantes jusqu'à l'entrée. Petit détour en vitesse aux toilettes, histoire de pas avoir une envie trop pressante en plein show, avant de filer tout droit vers la fosse, théâtre d'une future foule en délire. Je remarque que mon portable n'a pas vraiment apprécié la pluie, mais sur le coup, je m'en fous totalement. On attend tranquillement, en espérant sécher, et surtout bouillonnant d'impatience de s'en prendre plein les tympans et les rétines. Enfin, vers 20h30, la première partie débute…

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Black Rain

Après avoir subi une merde innommable en première partie de Motörhead, j'étais inquiet vis-à-vis de celle-ci. On m'avait simplement dit: "Black Rain, c'est des glamouzes". Ca rassure pas toujours ! Si j'apprécie ce style à petite dose (les paillettes, c'est pas vraiment mon rayon), j'ai été plutôt content de cette première partie. Les petits frenchies ont déboulé avec un look qui ferait passer la bande à Michou pour des hommes des cavernes, et sans plus de présentation, déboulent sur un morcif dont l'intro m'a franchement plu. Je ne vais pas m'étendre très longtempssur leur perf' (d'autant que je n'y connais pas grand chose en Glam), mais c'était agréable comme entrée en matière !

Mention spécial au chanteur, qui monte dans des aigus qui ferait péter l'oeil de verre de Le Pen tout en tirant une gueule qui dit "je fais ça naturellement, sans forcer"… le bougre m'a franchement impressionné ! Et puis ils ont joué 40 minutes, une durée parfaite pour une première partie ! Mais je n'ai pas payé 51 euros pour eux. C'est ainsi qu'un très grand rideau avec la mention "Theatre Of Death" se lève, cachant toute la préparation pour le gigantissime Alice Cooper (même si, du fait d'être à environ 4m de la scène et sur la droite, on a pu apercevoir quelques petites choses). Et on attend, se bouffant les roustons d'impatience. Puis les lumières s'éteignent…

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Alice Cooper

Enfin, le rideau tombe. Nous y sommes, enfin. Vous savez ce que ça fait de voir une légende en chair et en os ? Moi, oui. Ca fait tout chaud dedans le corps et le coeur, un mélange à la fois subtil et brutal d'admiration et de joie. A 62 printemps, Alice Cooper n'a rien perdu côté prestation scénique. Car oui, en plus de pondre des tubes, le monsieur gratifie son public d'un show incroyable, à grands coups d'accessoires et de tours de magie sur scène.

Sortant la fameuse béquille en os pour "I'm Eighteen", se trimballant avec son sceptre, sa cravache ou un fleuret, mourrant tour à tour décapité, pendu, transpercé par des pics ou euthanasié à l'aide d'une seringue géante, finissant en camisole ou avec des bras d'araignée, Cooper sait agrémenter ses morceaux d'un visuel impressionnant. Faire débouler un monstre pendant "Feed My Frankenstein", la fameuse Rozetta tour à tour victime et bourreau (et puis, belle paire de loloches la demoiselle !!), Alice Cooper nous en a mis autant dans les esgourdes que dans les rétines, et bon Dieu que c'était bien ! Tous les classiques y passent: "I'm Eighteen" et "Feed My Frankenstein" cités précédemment, "No More Mr. Nice Guy", "I Love The Dead" (pour ne citer qu'eux) rendent la foule hystérique. Keri Kelli, guitariste beau gosse qui m'a somptueusement énervé, a sûrement balancé une trentaine de mediators dans la foule pendant le show, sans compter les cadeaux de Mr. Cooper, notamment des colliers de perle (ça aurait fait un beau cadeau à offrir, mais j'ai pas l'bras assez long). En plus, le bougre revient d'entre les morts après chaque exécution ! Elle est pas belle la vie ? Après environ 90 minutes de show, la salle scande "Alice", et le rappel déboule, avec un Cooper portant le drapeau français. Ca fait un peu nationaliste de dire ça, mais ça fait chaud au coeur ! Le show se termine. Nous sommes encore tout choses, les tympans boudent un peu, mais on s'en fout complètement, on a vu Alice Cooper et c'est bien là le plus important !

Nous repartons donc, encore émerveillés de ce que l'on vient de voir. Par bonheur, il ne pleut plus. Nous rejoignons la voiture pour revenir lentement sur Terre et retourner à nos tendres foyers, la tête pleine de rêves et de cauchemars, en plein trip onirique. Malice nous chante, pendant le trajet, du Teräsbetoni et du Black Label Society version rongeur sous hélium (elle refait même les riffs de guitare): ça, c'est ce qu'on appelle un retour à la réalité ! Je rejoins finalement mon lit, fatigué mais heureux, avec une seule pensée en tête: quand je serai grand, je serai Alice Cooper !

No More Mr Nice Guy – Marseille 2010

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